Il n’y a pas de hasard

Cette revue sur la table du salon. Ces images d’hommes en armes et treillis.

Ces mots qui percutent l’esprit, comme un mantra qu’on ne saurait prononcer de peur qu’il advienne et nous porte malheur. Au début je ne comprends pas. Plusieurs fois le mot essentiel, sur la couverture puis en légende d’une photo de promo du dépistage du cancer du sein.

Je tourne les pages, un brin fébrile. Enfin voici l’article et l’explication : il s’agit d’un métier, l’un des rouages de l’énorme machine qui s’appelle la guerre.

Maintenancier pétrolier. Pour que l’humanité puisse continuer à s’entretuer, il faut de l’essentiel. Du bien solide. Des femmes qui prennent soin d’elles, pour prévenir ou soigner la maladie qui décime leurs corps, leurs âmes et tout leur entourage en une valse morbide depuis des générations. Toujours sur elles le poids de souffrir par là où elles ont nourri ceux qui partent au combat, celles qui enfanteront et nourriront à leur tour les futurs soldats, la boucle est bouclée.

Et puis, cette une sur un agent du monde de l’énergie fossile, à l’heure où se produit la mascarade annuelle de la COP, 28 du nom cette année, on croit rêver, les gens de la comm’ qui ont pondu cette arrogante couv’ savent très bien ce qu’ils font, est-ce moi qui psychote ou sont-ils démoniaques, à vouloir toujours faire rentrer plus profond dans nos crânes l’utilité, le bien-fondé de l’usage de ce qui abime, pollue, détruit la planète, les relations entre humain.es et tout le monde vivant, depuis près de deux cents ans ???

L’abjection du système n’a d’égale que la tristesse qui s’empare de mon esprit et de mon cœur…

Ah tiens, le cœur ils ne l’ont pas oublié, en 4ème de couv’ voilà la cerise sur l’infâme gâteau : une petite pub pour le block buster qui encense l’un des pires représentants du genre sanctifié ici : le général en chef, le commandant suprême, l’empereur en personne !! Et il avait des sentiments !!!

Oui Madame, allez vous maquiller et revêtir vos plus belles dentelles, surtout celles qui touchent votre peau et le feront atteindre les cimes du plaisir qu’il n’a pu obtenir au bout de son fusil tout le temps où il envoyait des centaines de milliers de soldats à la mort.

Il n’y a pas de hasard, l’armée française me le démontre encore ce matin. Donnez-moi cinq minutes, je vais gerber, nettoyer la cuvette avec ce beau papier glacé, et je retourne au front, celui que j’ai choisi, bordé de mots, de feuilles blanches à noircir d’histoires, ou tombées sur le sol de ce début d’hiver. Je continue à arpenter cet univers de pensées et d’images à transcrire en langage pour essayer de le comprendre.

merci de m’avoir lue.


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