Post FB d’il y a dix ans. 14.02.2014 – c’était pas une vraie date miroir – j’aurais dû me méfier. Les comms en dessous n’étaient pas très clairs non plus – le décalage entre nos vies commençait et je n’ai rien vu. Et aujourd’hui, dix ans plus tard, quoi de neuf ?
des pages qui se tournent, des almanachs qui se rouvrent, de la pluie qui mouille les routes de campagne et les cheveux sous le ciel chafouin du Morbihan Nord, accompagner un adieu au père mari grand-père copain confrère, les regards aimants comme au premier jour, l’amitié qui perdure malgré les chemins distendus…
… de l’ancien, du pérenne, du qui dure.
rien de nouveau. ah si : une St Valentin qui ne ressemble pas à celle d’il y a dix ans – ni à aucune autre.
ça c’est neuf, oui.
« Regardez un peu avec quoi je fais une bonne soupe pour mon amoureux ce soir !! Joyeuse St Valentin à tou(te)s les cuistot(e)s !! »
Commentaires
« MS : C est quoi ?? J ai une formation de dessin industriel. Je vois bien la vue de dessus.
NL : Tu parles de ce temps là ; une bonne soupe et au lit
MS : Oui sauf que j aimes pas la soupe , par contre le reste c est tout bon.
Alors MS : tu sais ce tubercule importé d’Amérique et vulgarisé par M. Parmentier… NL : on est bonne voie, l’avion a bien atterri… Bises à tous
MS : Pas tout compris. Mais c est tout a fait normal . Je vais dormir , demain je chasse en Vendée de bonne heure. Si je veux manger de la viande la semaine prochaine , l oiseau et moi faut que m on soit en forme. Sinon …. Ça sera que des tubercules.«
Et hier, au mitan d’une nuit un brin écourtée :
De livres en ratures
Littérature
ramassage de mots
litanie d’usages
De lettres et d’espoirs
D’errances et de gloires
Des litres de bavures
Des ratés des rognures
De l’ivresse des pages
De l’usure des livres
D’une turne un foutoir
Où vivre quel rivage ?
D’années de luttes en copinages
D’aventures en marivaudages
De bitures en voyages
D’esquisses en calaminages
De charrettes en virages
D’astuces en tricotages
De Vérone en syllabes
De Charybde en sillages
Les amants nécrophages s’enfuient ou bien surnagent
D’enfance en cimetière
de ruines en palais
les héros vaquent ou paissent
ahuris de tant d’âge.
De facture en pillage
De gangrène en naufrages
Harcelée défroquée
J’erre entre deux jetées
De lits en vanité d’un jour bâclé aux nuits où chaque heure chaque instant me rappellent le silence.
Je me suis réveillée au moment où le rêve ce chapardeur d’envie ce maître de l’illusion m’emmenait par les champs (chants ?) quérir un nouveau nom.
Il y avait du boulot des hordes d’intrigants qui voulaient corps et âmes et de tout me défaire : honneur respect amis tout était libre et vil je devais m’incliner d’entre mes jambes ouvrir les trésors satinés à leurs désirs immondes
J’ai viré contourné leurs plus habiles pièges
J’ai sauté j’ai couru tout au long des ruisseaux arpenté mille vallées enjambé des montagnes trahi père et frangins pour d’un grain de raisin étancher colmater les années de sécheresse que la soif bien profond avait cachées en moi
J’ai râlé j’ai lutté je ne voulais pas partir j’ai crié j’ai tenté de ne pas y aller
Je voulais juste dormir me laisser divaguer je rêvais d’avenir tendre de jours limpides et doux
Les caresses les soupirs l’extatique envergure de vits en démesure pour harponner ma joie au détour du frisson extirper des cachots la survivance du jouir retarder d’une lustre l’avènement du trépas.
Et puis en songe tes mains ta langue en moi ta bouche autour tes doigts sans honte ni retenue nos émois
L’absence l’attente les heures creuses la vie plate les nuits vides sans tendresse, ça donne ça.

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