Les empêchements | Ceux qu’on crée ceux qu’on diagnostique | Les écueils les épaves qui traînent au fond de nos océans de souvenirs | Les abimes les gouffres profonds qu’on contemple ou enjambe | Insouciante ou tétanisée
Dialogue avec mon éditeur, la vie les soucis la misère du monde :
– Y a des jours on aimerait voir atteint le sommet de toutes les emmerdes qu’on affronte
– Pour moi c’est plutôt comme un puits de merde : faudrait toucher le fond, mais ça descend toujours plus bas, je trouve.
Le calme lisse à la surface du lac | le sentiment de complétude des eaux contenues entre les montagnes | tout est plein gavé de matière | rien ne pourrait pénétrer là sans faire déborder quelque part le surplus.
Et les hommes ça déborde aussi, vous trouvez pas ? On dirait qu’on vit dans une grande casserole | y’a ceux qui actionnent le gaz et d’autres qui craquent l’allumette | y’a ceux qui fabriquent la gamelle depuis des générations ils martèlent le fer que d’autres ont puisé arraché à la terre remonté des profondeurs façonné en rond profond pour contenir toute l’humanité.
Il y a celles qui l’ont amenée à la plaque de cuisson, elles ont créé de leurs entrailles la façon et les moyens de propulser ces masses de vie encarapacées en rond bien solide | de les arrimer bien serré au-dessus de la source de chaleur | de les fixer au grand brûleur de nos vies existences de pacotille qui bientôt vont s’évaporer au grand bûcher
les millions d’autres c’est les m3 d’eau | milliards de cellules enchevêtrées pour faire société mais des particules se rebellent | d’autres ignorent
tout cela geint et crie et jouit pour continuer pour prospérer | y en a qui s’aiment mais beaucoup pleurent | y en a qui kiffent mais surtout crèvent d’ennui de lâcheté de soucis | pas souvent de rire
et puis soudain tout ça arrive à ébullition | c’est le grand capharnaüm | certains se redressent une dernière fois | comprennent le sens de la vie | l’immensité des galaxies
et disparaissent dans l’univers | incommensurable.

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