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à la maison dans la rue en mer
Sous les draps en cuisine sur les toits dans les caves
Pour construire des routes bâtir des maisons gérer des empires abimer la terre détruire des forêts tuer des animaux
Mais
Nous donnons la vie partageons l’amour nous soignons les corps nous berçons les âmes nous lavons les plaies pansons les blessures recousons les cœurs comblons les lacunes
nous disons envies doutes et désespoir
nous rendons légère la vie des plus faibles nous sommes chaque jour avides de tendresse
Comme vous
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Penser aux femmes du passé, à celles qui aujourd’hui et demain – et longtemps encore tant sont ancrées les habitudes – se démènent se défilent se faufilent courbent l’échine et les reins dans une danse lente ou effrénée vers leur liberté.
Chérir la mienne, gagnée par mes ancêtres au fil de leurs destinées, conquise à coups de gueule et de douceur depuis cinquante ans, à dorloter pour les années à venir, s’il m’en reste assez pour voir éclore les graines d’amour et d’espoir semées en mes garçons, je serai heureuse.

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