30 janvier, Maman aurait eu 85 ans

Balade au village, bonjour à Ste Anne dans l’église où elle a été baptisée, où elle a honoré le départ de ses parents, grand-mère, oncle et tante, petite sœur.

Regards entre le clocher et la maison où elle est née. Pensées dans le chemin étroit qui serpente entre les murs des jardins clos, les arbres disparus de mon enfance, de la sienne. 85 ans ça fait combien de jours ? 31047 dit le convertisseur. Quand même…

La mer toujours

Le soleil dessus – ou pas

Les années les marées

mon cœur mes espoirs mes doutes

tout ça défile

Et les remous au creux des rochers

Plus un seul voilier

Pour l’heure les moteurs et leurs sillages bruyants 

Mais un kayak

Et les maisons fermées

Le froid légèrement vif de l’hiver qui se retire déjà

Les jonquilles les mimosas

Tout le monde est là pour honorer

Ce trente janvier si triste en moi

Il manque les rires et une chanson,

Théodore Botrel fredonné

entre deux ave et un pater noster

Un Kaddish pour Maman, Mamie Louisette et Grand-mère Maria

Amen

Ça aurait été une belle journée pour t’emmener en mer une dernière fois. J’aurais aimé que Papa soit là, maintenant

De la rive d’en face, pas à la bonne place, je regarde celle où sont nées tes mère et grand-mère, peut-être même d’autres mères encore avant, de cette longue lignée d’utérus et de mains qui m’ont transmis bravoure et regard vers l’horizon.

À quoi cela sert-il d’avoir le cœur entre village et mers lointaines ? À qui dire à présent l’espoir et les chimères ?

Mal au dos peine en vrac, tristesse plein mon havresac, « dans les bottes des montagnes de questions », je regarde sur le rivage l’écume de nos vies.


Posted

in

, , , ,

by

Comments

Laisser un commentaire

vous voulez suivre Traces, poésie et mots en vrac ?

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture