(R)entrée des artistes

Scroller les listes de fichiers.doc, retrouver un texte d’il y a pile x années, un autre puis un enfin qui correspondrait à l’état d’esprit d’aujourd’hui, mais non, bien sûr, tout change tout passe tout s’efface, ou plutôt s’estompe. On devient on s’envole on revient on se lasse aussi, parfois. Donc, se laisser porter, comme par le courant, la marée ou les flots d’un torrent joyeux, d’une mer déchaînée… Basta l’amertume, bonjour l’air ambiant. C’est la semaine après la rentrée des élèves et j’en suis, éternellement en apprentissage. Merci, pourvu que toujours encore.

10.09.2018 – bientôt 5h – Insomnie de veille de départ au Canada. Chez mes parents, retrouvé hier le calme égoïste d’une vie sans enfant. Pas de parasite aux relations adultes, des conversations entières sans être arrêtée par une demande, une présence, un détour d’’attention. Puis, dans la nuit, une énergie intellectuelle qui augmente par à-coup et me réveille au tournant d’un rêve. À 3h, plus de sommeil en moi, quelques minutes pour éclairer le silence et démarrer cette journée de préparations ultimes avant l’envol transatlantique. Faire le compte de ce qu’on n’a pas fait avant de quitter la maison familiale, énumérer les choses à faire demain, tout à l’heure, cette semaine… Repenser à l’avenir qui s’annonce brillant derrière les volutes de brouillard et de l’incertitude. Imaginer la vie la vraie qui va commencer, espérée depuis tant d’années : écrire, construire un roman, aller chercher les personnages, leurs émotions et leur parcours ici et ailleurs, leur donner vie et les voir me guider sur leur chemin : quel enthousiasme ! Et tout à l’heure redire à Nantes que je l’aime, marcher dans les ruelles de l’enfance, sans pleurer ni regretter, seulement sourire aux souvenirs et aimer être là, un peu plus vieille, un peu moins idiote. Se rappeler aussi les temps inconnus de l’enfance du grand-père, essayer de trouver le parfum du siècle passé dans les vieilles demeures de l’île Feydeau ou des passages du quartier Félibien, humer dans l’air du soir, en bords de Loire, le renouveau perpétuel.